• Evelyne de Behr et Léa Mayer •
L’Entrela’ Centre culturel d’Evere s’est associé au Centre culturel Wolubilis et à la coopérative de locataires Comensia, afin d’offrir une résidence à deux artistes au sein d’une cité de logements sociaux. "L’espace Destrier" soutient ainsi des démarches artistiques s’inscrivant dans le contexte particulier d’un quartier, en interrogeant la ville et en favorisant le lien entre artistes et habitants.
Durant une année, Evelyne de Behr et Léa Mayer ont bénéficié d’un atelier au premier étage de cette cité d’habitations. Vous êtes cordialement invités à découvrir leurs univers au cœur de leur espace de création et dans les dédales verts de la Cité.
"Au premier étage de la cité d’habitations Destrier, autour de leur petite table de cuisine, Evelyne de Behr et Léa Mayer, les deux artistes en résidence, ont pris le temps de rencontrer leurs nouveaux voisins. Une manière bien bruxelloise d’échanger. Une manière bien accueillante de sensibiliser une population à la pratique artistique. Autrefois lieu de villégiature, aujourd’hui, le site est encerclé d’enseignes, de béton et de survols d’avions. Il suffit de regarder pour constater. Dans les vapeurs de café, les habitants échangent et confient les souvenirs de ce quartier. Des objets donnés, des photographies échangées, des récits de « paysages disparus », les locataires livrent, durant douze mois, leurs témoignages comme on apporte une sucrerie « maison » à sa voisine de palier.
Aujourd’hui, à travers les allées de la cité, les plasticiennes nous proposent d’emprunter les sentiers de cette mémoire récoltée. Les fragments de paysages, dessinés sur plaques de plâtre par Léa Mayer, évoquent des visions de territoires intérieurs. Au pied du bâtiment, nous croisons le tracé d’une maison qui rappelle celle, respectable, du médecin de quartier. Plus loin, c’est la silhouette de l’Etna qui nous porte vers des sols lointains. Pour signaler ces apparitions, Evelyne de Behr apporte la luminosité et la sonorité d’une matière de survie. Une envie de faire rayonner ces histoires mais aussi de jouer avec une surface synonyme de révélation aussi bien que de destruction. Dans l’espace privé des chambres, elle accumule précieusement les archives intimes des appartements. Ces matières récoltées deviennent une source créative qu’il faut pouvoir rendre aux protagonistes. Un enjeu, une aventure humaine qui permettra certainement en retour de donner une définition, modeste, du rôle de l’artiste dans notre société."
Adèle SANTOCONO
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